Inscrire ses mains dans la terre, à deux pas du périphérique : le paradoxe n’a jamais autant attiré. À Paris, la poterie sort du rang pour s’imposer comme une respiration, un retour au concret, un moyen de rompre avec l’abstraction numérique. Le geste, la matière, la lenteur, tout séduit dans cette discipline, et la capitale n’a pas tardé à s’en faire le terrain de jeu. Ateliers confidentiels ou collectifs animés, tout le monde, ou presque, s’y met.
Pourquoi la poterie séduit de plus en plus de Parisiens
Le bruit de la ville s’estompe derrière la porte des ateliers. Façonner des objets à la main, choisir ses formes et ses couleurs, c’est une opportunité rare à Paris, dans une ville trop souvent absorbée par l’abstraction numérique et la vitesse. Petit à petit, la céramique gagne du terrain. À La Fabrique du Canal, Elena Papandréou et Katya Violi cultivent ce goût du travail bien fait. Elena forme à la patience et aux gestes précis du métier, forte de son expérience auprès de céramistes reconnus comme Christophe Bonnard ou Grégoire Scalabre et de son CAP obtenu en 2019. Katya, issue du monde de la publicité, a bifurqué vers la pratique exigeante des arts de la terre. Dans la capitale, chacun peut s’essayer à la poterie : initiation, tournage, modelage, séances en trilogie ou ateliers pour enfants, il y a des formats pour tous les emplois du temps. Aux Grands Voisins, les collectifs animent des lieux ouverts, où partage et apprentissage redonnent souffle à un métier longtemps discret.
Pour mieux saisir l’intérêt de ces ateliers, cela se traduit par des expériences concrètes :
- Découverte des techniques de base : passage du modelage au tournage, puis émaillage pour finaliser sa pièce.
- Échanges avec les céramistes : conseils, astuces, retours d’expérience, tout est mis en commun.
- Formats adaptés : séances express pour les plus pressés, cycles longs pour approfondir, démarches individuelles ou à plusieurs selon l’envie.
Pourquoi la tendance gagne-t-elle la capitale ? Parce que la poterie invite à ralentir, à retrouver la satisfaction d’un geste unique, à s’essayer à l’artisanat dans une atmosphère où l’uniformité n’a pas sa place. À Paris, chaque atelier devient le refuge de ceux qui cherchent un sens tangible à leur créativité.
Quels types d’ateliers de céramique peut-on trouver à Paris ?
L’offre, foisonnante, étonne par sa diversité. Certains lieux cultivent le calme, d’autres misent sur la convivialité, d’autres encore sur la maîtrise technique : tournage, modelage, création libre ou cours encadrés. Clay Atelier, dans le 11e, propose un éventail de sessions pour tous niveaux, de l’atelier rapide à la formule à la carte. Chez Luce Création, on privilégie les petits groupes, sous le regard attentif de Luce Vignancour.
Voici les formats de cours ou d’ateliers que l’on retrouve généralement :
- Cours sur plusieurs mois, pour poser de vraies bases et prendre le temps de progresser,
- Sessions courtes le week-end pour une première immersion,
- Séances privées pour les occasions à marquer, comme un anniversaire ou une sortie d’équipe,
- Ateliers jeunes publics où l’expérimentation se fait en s’amusant.
La Fabrique du Canal mêle tournage, modelage, émaillage, mais aussi ateliers centrés sur la fabrication d’objets du quotidien ou de pièces originales. Melting Pot, dans le 20e, accueille petits et grands. Trois Potes, quant à eux, proposent une ambiance décontractée, propice à la création dans la bonne humeur et une approche bilingue ouverte. On trouve aussi des ateliers comme PMPM ou Atelier de Gasquet, privilégiant les petits groupes et l’accompagnement individualisé. Certaines adresses se démarquent par la confection et la décoration sur place des pièces, ou par le choix d’une esthétique particulière, comme le travail des émaux ou une influence japonaise. Résultat : chaque atelier à Paris développe sa personnalité et attire son propre public, dessinant une vraie cartographie créative de la céramique urbaine.
Zoom sur quelques adresses incontournables pour s’initier ou se perfectionner
Chaque atelier de poterie à Paris a forgé sa singularité. La Fabrique du Canal, animée par Elena Papandréou et Katya Violi dans le 19e, incarne un bel équilibre entre transmission rigoureuse et ouverture à la création libre. À travers son parcours à l’ATC, Elena insuffle une exigence constante, tandis que Katya, ex-réalisatrice, dynamise le lieu et encourage toutes les idées, du premier vase aux projets plus ambitieux.
À Clay Atelier (11e), l’approche est plus libre : on expérimente, on apprend à son rythme, sans crainte de se tromper. Chez Luce Création, dans le 5e, la patience et l’attention dirigent chaque geste pour que chacun puisse progresser en confiance.
Melting Pot (20e) se distingue par ses séances ouvertes à tous et la possibilité de repartir avec ses créations, tandis que le binôme Anne et Laure d’Un jour d’atelier, dans le 14e, guide les stagiaires à travers chaque étape du processus céramique, avec la même énergie qu’au premier jour.
Deux adresses pour Trois Potes (10e et 14e), attachées à l’esprit collectif et toujours dans la bonne humeur, pour populariser l’art du tour ; l’Atelier Setsuko (11e), de son côté, fait honneur au grès et aux émaux, en clin d’œil à la tradition japonaise. Sans oublier Papoterie, qui donne toute sa place à la décoration de pièces dans une ambiance chaleureuse.
Petit concentré d’adresses marquantes à retenir :
- La Fabrique du Canal : 19e arrondissement
- Clay Atelier : 81 rue Saint Maur, 75011
- Luce Création : 13 rue Flatters, 75005
- Melting Pot : 14 rue de la Bua, 75020
- Un jour d’atelier : 14 rue Bardinet, 75014
- Trois Potes : 21 avenue Claude Vellefaux, 75010 et 64 avenue Jean Moulin, 75014
- Atelier Setsuko : 8 passage Bullourde, 75011
- Papoterie : 13 rue Ternaux, 75011 et 17 rue Notre Dame de Lorette, 75009
Conseils pratiques pour bien choisir et profiter pleinement de son atelier
Avant de s’inscrire, mieux vaut cerner ce que l’on souhaite : débuter, se perfectionner, se concentrer sur le tournage ou le modelage, se lancer dans la vaisselle du quotidien ou explorer un geste artistique libre. La scène céramique parisienne rayonne par ses multiples ateliers, Arts Rose Sélavy, Studio Inoui ou Céramique Lascève, pour n’en citer que trois, où Alice, Capucine, Charlotte et d’autres transmettent avec passion leur savoir-faire. Chacun adapte son accompagnement : petits groupes, collectif dynamique, atelier axé sur l’innovation technique ou la convivialité.
Pour identifier l’atelier qui vous correspond, quelques repères sont utiles :
- Regardez bien le type de cours : groupe réduit, individuel, stage court ou suivi régulier,
- Pesez la question des horaires : accès ponctuel ou formule à la carte, ouverture en soirée ou le weekend, accès libre ou avec réservation,
- Évaluez le prix : durée de la séance, matériel fourni, niveau d’accompagnement.
L’expérience dépend aussi beaucoup de la personnalité du céramiste ou de l’artiste qui encadre les séances. Certains, comme Capucine à Studio Inoui, marient expertise technique et esprit d’ouverture ; d’autres, à Villette Makerz ou au 111 avenue Daumesnil, proposent des approches collectives et créatives, pensées pour secouer les habitudes.
Au-delà de la méthode, choisir un atelier, c’est aussi trouver un lieu où l’on se sent à sa place : atmosphère bienveillante, échanges, diversité des techniques décoratives, possibilité de repartir avec ses objets. Prendre le temps de visiter, questionner, ressentir l’ambiance, voilà ce qui fait souvent la différence.
Paris court, Paris bruisse, mais dans un atelier de poterie, le temps change d’épaisseur. Chaque pièce sortie du four porte la trace d’une histoire, d’un geste, d’une idée. Parfois, c’est aussi simple que cela : renouer avec ses mains pour fabriquer autrement et laisser la ville s’arrêter autour de soi.

